jeudi 28 février 2013

Leçon d'humilité

Je suis le genre de personne qui ne lit jamais le manuel. Plus jeune, mon père m'a vite appris que la meilleure façon d'apprendre comment fonctionne un truc, c'est de gosser dessus jusqu'à ce que les choses se placent. Un nouvel ordi ou bidule électronique? Il suffit de cliquer jusqu'à obtention du résultat escompté. J'ai donc régulièrement utilisé cette même approche pour la plupart des passe-temps que j'ai exploré: la cuisine, la couture, le yoga, le jogging, le tricot. Pourquoi suivre un cours en 28 étapes quand on peut se contenter de lire le Guide des Idiots ou regarder un résumé sur Youtube. C'est donc ce que je fais la plupart du temps.

Inutile de vous dire que le choix de cette méthode douteuse a généré son lot de défaites dans ma vie. Certaines plus monumentales que d'autres. Le début de bas de laine -qui n'a que 10 rangs de complétés, 12 au plus- et qui gît dans un tiroir peut témoigner de mon désir - passager - de chausser tous les pieds de ma famille. Ce vestige n'est qu'un seul parmi plusieurs autres qui traînent un peu partout dans ma vie.

Je me précipite souvent dans une nouvelle discipline sans nécessairement considérer les nombreuses années d'expérience de ceux qui m'ont précédé dans cette direction. Ce n'est pas par manque de respect. Loin de moi l'intention de provoquer qui que ce soit qui est spécialiste dans le domaine. Au contraire, j'admire ces personnes qui se dévouent corps et âme à une seule discipline.

Je ne suis pas l'une d'entre elles, voilà tout. L'autre jour, j'ai lu une phrase qui résumait bien pourquoi je suis ainsi:
More Ideas Than Time (Plus d'idées que de temps)
C'est comme cela que je me sens. Continuellement. Il y a donc des disciplines que je me suis fait un devoir d'apprendre correctement pour me permettre de bien traduire mes idées créatrices, telles que le dessin et la peinture. Il y en a d'autres comme la couture et le tricot pour lesquels j'ai coupé les coins ronds et dont je me suis contenté d'apprendre juste ce qu'il me fallait pour réaliser un coussin, un rideau ou une tuque.

Il en va de même pour la réalisation de courte-pointes. Je viens de finaliser ma troisième courte-pointe, à la demande de mon mari (qui était plutôt jaloux de nos deux filles qui en ont une chacune).

J'ai entrepris ce projet avec animosité et plus d'enthousiasme qu'il n'est permis d'en avoir. Sauf que cet engouement maladif m'a fait survoler quelques étapes dans l'assemblage qui n'était peut-être pas essentielles lors de la réalisation d'une courte-pointe simple (pour Lili-Rose) ou d'un petit jeté (pour Pénélope). C'est en finalisant ma courte-pointe de lit queen que j'ai réalisé mon erreur. Si toutes les générations de femmes qui ont réalisé des courtes-pointes avant moi se sont donné le trouble de faire toutes ces étapes... il devait bien y avoir une raison.



J'ai essayé de revenir en arrière et de défaire mon travail bâclé par l'impatience et l'énervement. Sans succès. Ce qui a été fait ne peut être défait. Je suis donc aux prises avec une courte-pointe défectueuse. Jolie certe. Mais dont les imperfections me hantent chaque fois que je la regarde. J'aurais honte de partager ma création avec quiconque s'y connaît un peu sur le sujet.

J'ai quand même fait face à mon démon et j'ai décidé de la draper sur notre lit. J'ai peut-être agi sans réfléchir, mais je suis tout de même heureuse de l'aspect design de la chose. L'idée n'est jamais un problème avec moi (heureusement, les défauts sont trop petits pour être discernés en photo!).

Depuis une semaine, je vois donc les petits défauts de ma courte-pointe quotidiennement. Tel un rappel à l'humilité et à la patience. La prochaine fois, me dis-je, je serai plus sage. Mon mari me dit qu'il ne les remarque pas ces erreurs. Avec le temps, j'apprendrai peut-être à en faire de même. Pour l'instant, je n'ai qu'à installer Lili-Rose et Pénélope sur le lit pour embrouiller ma vision. Avec ces deux-là dans les parages, vous les voyez vous les imperfections?


vendredi 22 février 2013

Top 10 - spécial épuisement

Il y a des jours où la vie nous emporte dans un tourbillon auquel nous ne pouvons échapper. Des journées où on se lève sans avoir l'impression d'avoir dormi, où le rhume commence à se pointer le nez, où les enfants tapent une crise avant 8 heures du mat' et où on se sait plus où donner de la tête.

Lors de ces journées-là, je remercie le ciel pour les 10 choses suivantes:

- le café
- mon chum (ouais, j'aurais dû le mettre en premier, mais le café est quand même assez prioritaire!)
- les chandails en doudoune
- la Maison de la Famille où on peut aller reconduire notre aînée pour 3 heures de repos le matin
- le bidule en plastique hyper commercial qu'on a certainement pas mis sur le registre de bébé, mais que matante pis mononcle nous ont donné et que notre bébé tétaille comme s'il demain n'existait pas
- Inner Ninja de Classified avec David Miles, je ne peux que sourire quand j'entends cette toune-là à la radio
- le chocolat chaud, les biscuits au chocolat, le gâteau au chocolat, le coulis au chocolat, les fruits trempés dans le chocolat... vous comprenez le concept ici?
- le vin rouge. Duh.
- les films de Disney - Depuis quelques semaines, c'est à croire que c'est Mary Poppins qui s'occupe de notre fille, puisque notre cocotte ne demande qu'elle à ses côtés
- le café... euh... je me répète? Je pense qu'il est temps de recharger.

Ce soir, je prends donc exemple sur mes deux cocottes et je m'offre le droit de décrocher... et mea culpa pour vous aussi. C'est vendredi après tout.





mardi 12 février 2013

Dans ma caméra

Depuis quelques temps déjà, nous avons donné notre vieille caméra à notre fille de 2 ans pour qu'elle imite maman qui prend des photos. Elle devient bonne et il est particulièrement intéressant de voir le monde tel qu'elle le voit. Le focus n'y est pas toujours et le cadrage est inusité, mais c'est aussi cela qui rend les photos captivantes.

J'adore voir son esprit créatif à l'oeuvre!

 
 
 
 
 
 
 

mardi 5 février 2013

Mes vieilles bananes molles

Pour faire suite à mon dernier article sur l'élimination du gaspillage dans la cuisine, je vous propose une recette délectable (pour ne pas dire cochonne) avec les vieilles bananes qui restent sur votre comptoir (vous savez celles qui vous regardent et que vous n'osez pas manger tellement les picots bruns ont pris le dessus?). Je ne sais pas pour vous, mais j'étais un peu tannée de manger du gâteau aux bananes, pis des muffins aux bananes quand mes bananes passaient le point de non retour.

Accueillez le «brownie» aux bananes!!! 


Brownie entre guillemets, parce qu'il n'y a pas de chocolat dans la recette, mais celui-ci est tout aussi moelleux et ridiculement délicieux. En plus, il vient avec un glaçage au sucre à la crème... Quoi?

Oui, oui, vous m'avez bien lu.

Maintenant, passons aux choses sérieuses!


Ingrédients:
«Brownies» aux bananes

1½ t. sucre brun
1 t. yogourt grec
½ t. beurre ramolli
2 oeufs
1 ¾ t. de bananes mûres écrasées à la fourchette (3-4 bananes environ)
2 c. à thé de vanille
1 t. de farine tout usage
1 t. de farine de blé entier à pâtisserie
1 c. à thé de bicarbonate de soude
¾ c. à thé de sel
½ t de noix de Grenoble hachées (facultatif, mais fortement recommandé, à moins d’allergie)

Glaçage au beurre brun (style sucre à la crème):

½ t. beurre ramolli
4 t. de sucre en poudre
2 c. à thé de vanille
3 c. à table de lait

  • Chauffez le four à 375F.  Beurrez et farinez un moule rectangulaire de 15x10’’  (omettre cette étape si votre moule est en verre). 
  • Mélangez le sucre, le yogourt, le beurre et les œufs jusqu’à obtention d’une texture crémeuse et homogène. Ajoutez les bananes et la vanille et mélangez de nouveau. Ajoutez les farines, le bicarbonate de soude et le sel et mélangez une autre minute. Incorporez les noix de Grenoble au mélange.
  • Étendez le mélange dans le moule et cuire de 25 à 30 minutes ou jusqu’à ce le tout soit doré.
  • Pendant la cuisson du gâteau, préparez le glaçage dans une poêle. Réchauffez le beurre jusqu’à ce qu’il fonde et commence à bouillonner. Laissez cuire jusqu’à ce qu’il devienne légèrement brunâtre et retirez du feu.
  • Ajoutez le sucre en poudre, la vanille et le lait et fouettez énergiquement jusqu’à ce que le tout soit homogène. Cela devrait avoir une texture entre un glaçage traditionnel et un «glaze». Étendez le glaçage sur les barres encore tiède pour faciliter la tâche.

 

Cette généreuse recette donne 2 douzaines de «brownies», mais il est possible que vous reveniez pour un deuxième morceau, ou un troisième. En fait, il est très probable que vous développiez une dépendance à ce dessert (presque santé). Mais ayez la conscience tranquille, car c'est pour éviter le gaspillage.

Ouf! C'est forçant de faire sa part pour sauver la planète!


vendredi 1 février 2013

Je suis plus cheap que toi.

Mon chum et moi nous posons beaucoup de questions sur la nourriture que nous achetons, préparons, et mangeons. Beaucoup. Genre, pas mal plus que tout le monde que je connais mis ensemble... (à part peut-être une amie nutritionniste, qui se reconnaît probablement ici!). Je suis convaincue que quelque part au fond de moi se cache une petite mama italienne et que mon chum a probablement été goûteur dans une autre vie. À nous deux, nous avons certainement passé plus d'heures à regarder des épisodes de Iron Chef  et de Good Eats qu'il n'en faut pour obtenir son étoile Michelin (pour ceux qui ne sont pas calé en restauration, c'est certainement le titre le plus illustre qu'un chef et son restaurant puissent obtenir). Sur notre autel à la maison, à côté de Jésus et Bouddha, il y a une place spéciale réservée à Alton Brown, Heston Blumenthal, Ferran Adrià, Chris Cosentino, Jamie Oliver et bien d'autres...

Premièrement, je devrais expliquer que nous ne faisons pas notre épicerie de façon conventionnelle. C'est à dire que nous ne prévoyons pas les repas de la semaine, pour ensuite faire les achats en conséquence. Mon mari et moi sommes des artistes, au travail, comme dans la vie. Nous avons beaucoup de difficulté à faire les choses comme les autres... Nous nous rendons plutôt à l'épicerie et, en fonction de l'inspiration et de la disponibilité des produits, nous faisons nos achats. À la maison, nous avons donc le beau défi de marier les aliments de façon originale et harmonieuse. Nous faisons souvent de belles découvertes ainsi.

(Mais revenons au fait que nous nous posons vraiment beaucoup de questions à propos de notre nourriture.)

Quand nous contemplons l'achat d'un aliment, nous nous questionnons sur sa provenance, la façon dont il a été transporté, comment il est emballé, s'il est en saison, s'il est modifié génétiquement, cultivé traditionnellement ou de façon biologique, s'il provient d'un petit producteur ou d'une multinationale, comment il est emballé et, bien sûr, à quel prix il se détaille.

Et ça c'est le travail que nous faisons à l'épicerie (ou au marché ou au supermarché ou à notre fromagère à qui nous sommes très fidèles). Rendu à la maison, commence une autre série de questions.

Mis à part le goût, qui occupe notre esprit la majorité du temps (il y en a qui rêve d'aller dans le Sud ou de rencontrer une top modèle de Victoria's Secret, nous on rêve de bouffe!), nous nous posons des questions sur les techniques que nous utilisons dans la cuisine. Comment allons nous couper l'aliment, le faire cuire (ou non), le marier à d'autres saveurs... Nos familles et amis peuvent témoigner du fait qu'on ne mange jamais la même chose chez nous. Et c'est la beauté de tout cela à mon avis. Chaque jour possède ses propres découvertes culinaires. Et quand vous aimez la bouffe comme nous, il n'y a pas de meilleur cadeau.

Je comprends bien sûr que la nourriture n'occupe pas autant de place dans la vie de tout le monde, avec raison. Je comprends aussi la validité d'un horaire fixe (lundi : macaroni ; mardi : spaghetti ; mercredi : steak/blé d'Inde/patates...) et j'applaudis tous ceux qui utilisent ce système pour s'assurer de toujours avoir ce qu'il faut au bon moment. Ce qui est le plus admirable de ce système, c'est qu'il permet d'éviter le gaspillage.

Parce que, outre notre amour de la nourriture, notre esprit artistique et deux jolies fillettes, mon mari et moi partageons aussi une hantise du gaspillage.

Au restaurant, nous partageons souvent notre assiette et nous repartons toujours avec nos restants (si restants il y a) et, malgré notre système peu conventionnel pour faire l'épicerie et concocter nos plats quotidiens, nous ne jetons un aliment qu'à de très rares occasions (et celui-ci se ramasse alors dans le bac à composte, et non à la poubelle).

Quand j'entends des statistiques qui disent que 30% (des fois plus, selon la source des données) de la nourriture achetée en Amérique du Nord se retrouve aux poubelles, je ne sais plus quoi penser. Ici, nous sommes rendus riches à ce point que nous mettons en oeuvre tout ce système de production de la nourriture (de l'agriculture, jusqu'à la mise en vente) pour ensuite mettre le tout aux poubelles (qui soit dit en passant font partie d'un autre système complexe, coûteux et demandant pour l'environnement)!!!

Je capote.

Je ne suis pas la seule, d'ailleurs. Depuis plusieurs années déjà, dans beaucoup de villes, s'organisent des dumpsters dive ou chasse aux trésordures. Ce sont des expéditions organisée - ou non - qui font le tour de la ville à la recherche d'aliments dans les poubelles des gens, commerces et restaurants. Je ne parle pas d'un restant de pad thaï à moitié mangé jeté aux vidanges... Non, ce sont des aliments en excellente condition, quoique parfois «poqués» un peu ou qui viennent tout juste d'atteindre leur date d'expiration. Souvent, des caisses entières de fruits et légumes se retrouvent dans les poubelles, parce qu'ils ne sont plus beaux, tout simplement. Pourtant, tout jardinier ou agriculteur vous dira qu'un vrai fruit ou un légume conçu par Dame Nature (pas par Mosanto) n'est que rarement symétrique et immaculé.

Loin de vous suggérer de vous pitcher dans vos vidanges et celles de vos voisins, j'applaudis tout de même ces efforts des gens qui se rendent ainsi dans les poubelles pour rescaper des aliments encore délicieux. La plupart du temps, ces gens le font pour eux, mais aussi pour des banques alimentaire, ce que je trouve admirable.

Donc, à toutes ces questions sur l'alimentation que nous nous posons chez nous, s'ajoute aussi celle du gaspillage. Nous cherchons à l'éliminer et même, peut-être, à faire un peu plus, si c'est possible. Dernièrement, cela veut dire que nous achetons des aliments moins nobles, tels que des os de poulet ou de boeuf et que nous faisons nos bouillons maison avec ceux-ci ou avec les croûtes de notre Parseman. Dans la mentalité du snout to tail, du whole animal ou du sabot au museau en français, nous achetons aussi des abats, comme des foies de poulet pour préparer notre propre pâté de foie (au porto ou au pastis, selon notre envie!). Nous visitons toujours la section des fruits et légumes à prix réduits pour y trouver des aliments à manger le jour même, tels que des tomates qui goûtent quelque chose et des avocat enfin mûrs! Nous achetons aussi des pains de la veille chez le boulanger que nous congelons aussitôt pour faire de délicieuses bruschette (qui demandent du pain légèrement ranci de toute façon). Nous faisons des soupes frigidaires, comme ma mère me l'a enseigné, dans lesquelles nous mettons tous nos restent de légumes et, surtout, nous continuons de déguster, tout au long de l'hiver les merveilleuses récoltes de notre potager que nous avons pris le temps et le soin de congeler ou de mettre en conserve l'été dernier.

Certains nous traiteront de cheap, et je dois avouer qu'il ne nous est pas rare de subir le regard désapprobateur de ceux qui nous côtoient ou qui nous croisent et qui semblent se dire «Mais d'où sortent ces extraterrestres?». Mais je me réconforte aussitôt en pensant qu'ils n'ont pas le plaisir de découvrir la nourriture avec le même amour et le plaisir que mon mari, mes filles et moi.

Parole de mama.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...