mardi 30 avril 2013

Petits pots de bulles

Si j'adore cuisiner, ce que j'aime par dessus tout en cuisine (comme dans le reste de ma vie d'ailleurs), ce sont les petits projets rapides qui donnent de merveilleux résultats quasi immédiats. Je cherche à me distancer de la culture de surconsommation par les divers gestes et décisions que je prends, mais je mentirais si je n'avouais pas que la gratification immédiate qui l'accompagne n'est pas quelquefois agréable. 

Pour moi, les sources de gratification se trouvent souvent cachées dans une pile de tissus, dans une visite à l'extérieur à respirer l'air frais ou, plus souvent qu'autrement, dans ma petite cuisine d'appartement. L'étroitesse des lieux est inversement proportionnelle au bonheur que j'y ressens à imaginer, créer, expérimenter les plats de notre quotidien... (et à les manger bien sûr!).

Mon dernier périple culinaire fut inspiré de Tamar Adler dans son livre Everlasting Meal (cadeau que j'ai reçu récemment). Elle suggère de faire mariner le fromage de chèvre pour le parfumer ou lui donner un deuxième souffle. Rien de mieux pour inspirer les lunchs du printemps, alors que l'on délaisse tranquillement les repas chauds au profit des salades et bruschette variées. C'est la touche finale parfaite pour décorer ces plats. Voici comment faire en moins de deux minutes!


Mettre au fond du bocal en verre les aromates choisis. J'y ai mis un piment fort, des graines de nigelle et de fenouil et une gousse d'ail. (Vous pourriez y mettre du sel, mais je choisis plutôt de saupoudrer de la fleur de sel juste avant de consommer.)


Façonner des boules de fromage de chèvre et les déposer dans les bocaux.


Ajouter une autre gousse d'ail (on n'a jamais assez d'ail!).


Couvrir le tout d'huile d'olive.


Et voilà le résultat! Un bocal rempli de merveilleux joyaux lactés.

Et la satisfaction immédiate, me direz-vous?

Les impatients peuvent y plonger la baguette immédiatement. Les plus sages mettront le tout au frigo quelques jours pour permettre aux épices, au piment et à l'ail de dévoiler leurs arômes et infuser l'huile de leur délectable parfum. (Le fromage se conserve ainsi jusqu'à 3 mois.)

Je ressens un immense plaisir et un calme presque méditatif pendant la réalisation du travail. C'est ainsi, curieusement, que j'éprouve une grande part de ma gratification... Et si cela ne suffit pas à me satisfaire, je sais au moins qu'il y dans mon frigo quelques petits pots remplis de bulles de bonheur qui ne font qu'attendre que mon estomac se manifeste.

mercredi 24 avril 2013

Ma vitre est un jardin de givre

Ne vous en faites pas. La neige n'est pas de retour à Brossard Beach. Ce n'est pas le froid qui a eu raison de mes fenêtres, mais celles-ci sont plutôt les victimes de mes nombreuses tentatives de déguisement.

Si je m'embraque dans une version 2.0 de vitraux maison (souvenez-vous de notre version d'hiver), c'est entre autres parce que mon voisin est méchant et aussi parce que la vue sur le stationnement du bloc appartement que nous habitons nous rapproche davantage du look bidonville apocalyptique que de la vue pittoresque de Toscane qui habite mes pensées (c'est beau dans ta tête, me dirait mon chum).

Aux grands maux les grands moyens.

Si j'avais envie de radicalement altérer le look de notre appartement, je n'étais toutefois pas prête à y laisser ma peau... ou le contenu de mon porte-feuille. Je me suis armée de papier vinyle mactac (vous savez celui qu'on utilisait pour recouvrir nos livres à l'école?).


J'ai trouvé le mien chez Omer DeSerres en liquidation, mais celui-ci se trouve aussi chez Dollarama ou dans les centres de rénovation. J'ai choisi un look frosté, mais translucide. Parfait pour embrouiller notre vue et me faire croire que je suis en Toscane (c'est beau dans ta tête, me répète mon chéri). C'est aussi parfait pour offrir à nos filles (et à nous aussi) un peu de vie privée et nous épargner des nombreuses distractions présentes de l'autre côté de la vitre à l'heure du souper ou de la sieste.



Je suis hyper heureuse du résultat! Et avec le béton et les voitures maintenant hors de vue, tout semble plus ordonné et serein à l'intérieur. C'est inspirant!

D'ailleurs, ne serait-il pas le moment parfait pour faire la farniente? Je m'y mets tout de suite. Après tout, c'est comme ça qu'on fait quand on habite en Toscane!

Va bene!

jeudi 18 avril 2013

Cadeau du ciel et rééducation intellectuelle

Dans tous les hauts et les bas de la maternité renouvelée, il arrive parfois un mot encourageant, un geste inattendu, une aide inespérée. Il semble que ceux-ci arrivent toujours au moment opportun. Comme si quelqu'un là-haut attendait jusqu'à la dernière minute avant de nous envoyer un signe qui nous dit de tenir bon, de ne pas lâcher et que nous faisons un bon travail.

La semaine dernière j'ai reçu une de ces merveilleuses surprises à ma porte. Le colis d'Amazon que j'ai reçu ne venait pas directement du Big Guy in the Sky, mais c'est tout juste. C'est ma maman qui m'envoyait ce merveilleux cadeau. «Pourquoi?» me direz-vous. Ce n'était ni mon anniversaire, ni un moment particulier à célébrer. «Parce que tu le mérites.» me dit ma mère. Le baume à l'âme que tout cela m'a apporté ne peut être adéquatement expliqué ici. Je peux simplement vous dire qu'à partir de ce moment, je flottais sur un nuage.

Avec raison. Vous avez-vu ce que j'ai reçu?


Pas un. Pas deux. Pas trois, pas quatre, ni même cinq livres. Mais six merveilleux ouvrages que j'étais impatiente de découvrir ou encore qui figuraient déjà parmi mes coups de cœur (et que j'avais emprunté si souvent à la bibliothèque que de les posséder enfin était l'équivalent littéraire de franchir le sommet d'une montagne après une marche de quelques années).

Est-ce que je n'achète jamais de livres? vous demanderez-vous. Bien sûr que j'achète des livres, mais rarement pour moi dernièrement. D'ailleurs, il semble que tout ce que je fais, je crée ou j'achète est rarement destiné à ma propre personne depuis quelques temps.

Et ça ma mère le comprend très bien. Elle en a eu trois des enfants (exploit que je ne crois pas recréer...).

Je suis constamment éblouie par ma merveilleuse maman qui a mis de côté ses ambitions professionnelles et certaines personnelles pendant de nombreuses années pour rester à la maison avec nous. Et maintenant que nous sommes partis de la maison tous les trois, la voilà réinventée. Elle enseigne le yoga dans son propre studio, en plus de le faire pour une autre école et en milieu de travail. Elle est complètement zen (dans un horaire plutôt chargé) et elle trouve malgré tout le temps de s'arrêter pour m'envoyer un cadeau.

Merci maman.


Quels sont les livres que j'ai reçu? Les voici:

Love in a Dish... and Other Culinary Delights - M.F.K. Fisher
How to Cook A Wolf - M.F.K. Fisher

Mary Frances Kennedy Fisher est certainement une des plus grandes food writer et une des précurseurs de ce type d'écriture. Plusieurs défendraient qu'elle est une des plus grandes écrivaines américaines, tous styles confondus. Sa vie change à 21 ans lorsqu'elle découvre la cuisine française lors de son premier voyage en France. Correspondante auprès de publications telles que Gourmet et The New Yorker, elle publia un total de 27 livres. En 1942, en plein milieu de la Guerre, How to Cook a Wolf sort sur les tablettes. Elle y présente sa vision de la cuisine, ainsi que de nombreuses stratégies pour bien manger à faible coût.

The Physiology Of Taste - Jean-Anthelme Brillat-Savarin

C'est LA bible du goût et de la cuisine. Je ne l'ai pas encore entamée, mais ce n'est qu'une question de temps ...

An Everlasting Meal - Tamar Adler

Ce livre m'a été recommandé par une lectrice du blog et je lui en suis éternellement reconnaissante. C'est le livre qui a sorti mon cerveau de la torpeur intellectuelle que je vivais depuis la naissance de Pénélope. Tout comme M.F.K. Fisher, Tamar Adler est une maîtresse de la prose, en plus de parler intelligemment et avec inspiration de la cuisine. J'ai beaucoup modifié mon approche de la cuisine depuis cette lecture, parce que j'y ai trouvé mille et un trucs, tous plus brillants les uns que les autres.

A Guide to Natural Housekeeping - Christina Strutt Of  Cabbages And Roses

Celui-là, je l'ai emprunté à la bibliothèque tous les printemps depuis sa sortie. Ce fut un des titres qui m'a le plus inspirée lorsque j'ai amorcé mon virage vert et je suis juste heureuse de le retrouver sur mes tablettes maintenant. Je continuerai de m'y référer régulièrement pour mes recettes de produits nettoyants maison, des trucs de compostage, des idées pour le jardin et des recettes de confiture... oui, oui, tout ça se trouve là-dedans!

Apples for Jam - Tessa Kiros

La seule raison pour laquelle je suis un peu triste de posséder ce livre et de vous le recommander, c'est que ce n'est pas moi qui l'ai écrit. Si un jour je publie un livre de cuisine (ce que mon mari m'empresse continuellement de faire - peut-être lui donnerais-je raison un jour), alors j'aimerais qu'il soit aussi beau, inspiré, heureux, agréable à lire, plein de recettes aussi délicieuses et qu'il invite à rêver autant que celui-là. Puisque l'auteure habite la Toscane, elle a déjà un net avantage sur moi. Qu'à cela ne tienne. Vous ne savez pas que la Rive-Sud de Montréal est la prochaine destination voyage des foodies de ce monde?


Comme vous pouvez le voir, j'ai la tête pleine de recettes et d'envies salées et sucrées ces temps-ci. Mmmm. Ça goûte bon la lecture!

vendredi 12 avril 2013

L'appel du printemps

Il pourrait paraître normal d'écrire sur le retour du printemps à la mi-avril. Toutefois, la tempête de neige qui rage à l'extérieur depuis ce matin me fait penser autrement.

Et puis, peut-être est-ce l'occasion rêvée de parler du retour du soleil et du temps chaud en cette journée où le mercure et les rues enneigées nous font rager. Échappons à la réalité avec un brin d'imagination.

Depuis quelques jours, mon esprit s'évade à penser au jardinage qui approche, aux balades en famille sans tuque ni mitaines et aux repas alfresco qui continuent bien longtemps après le coucher du soleil.


Selon moi, la terrasse idéale est drapée de nombreuses guirlandes de lumières pour recréer l'atmosphère des nuits d'été lors de notre lune de miel en Italie.

La trame sonore se veut englobante et moody, mais sans prétention. Mes favoris du moment sont Of Monsters and Men et Young the Giant.

Pour affronter les flaques, je chausse mes bottes de pluie Hunter que j'adore. Les miennes ne sont pas qu'un accessoire mode! En plus de m'aider à combattre la pluie, ce sont mes armes ultimes lors du jardinage.

Pour mener la parade lors des sorties familiale (et pour faire des folies dans notre couloir), notre aînée enfourche son nouveau bolide Radio Flyer rouge feu, gracieuseté de mamie et papy (qui sont maintenant des superhéros aux yeux de notre fille - et avec raison!). Le tricycle est une merveille de design et un jouet classique qui peut occuper notre fille pendant des heures! Celui-ci fait donc l'unanimité dans notre famille!

Enfin, côté décor pour l'intérieur de la maison (en attendant que le beau temps se pointe le nez), je suis fascinée par les cactus et les succulentes qui demandent peu d'entretien (et résistent malgré le manque de soleil dans notre demi-sous-sol) et par les ampoules vintage qui refont surface un peu partout ces temps-ci. Je ferai donc une place pour au moins un spécimen de chaque chez moi sous peu.

Ah oui! Je n'oublie pas de satisfaire notre gourmandise. Avec l'ouverture de William-Sonoma à côté de la maison, nous nous sommes gâtés avec une poêle à ebelskivers. Depuis, nous avons confectionné ces petits beignets/pancakes fourrés en variantes au fromage, à la confiture, au beurre d'arachide et au Nutella... et mon esprit continue à rêver des prochaines variétés que nous réaliserons...

Vivement le printemps! S'il ne veut pas se pointer le nez à l'extérieur, nous recréerons son ambiance à force de petits bonheurs intérieurs.

En attendant, du moins!
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