Le début de la fin

Chaque année, au mois de mai, je suis impatiente de commencer à jardiner et, chaque année, au mois d'octobre, je redoute la fermeture du potager communautaire auquel nous appartenons depuis maintenant 3 ans. Le 15 octobre est comme une sentence injustement prononcée à mes yeux. Mais pourquoi abandonner les fines herbes, poireaux, carottes et choux qui poussent encore si bien et qui pourraient continuer de nous sustenter encore quelques semaines ou quelques jours du moins. Je trouve injuste que cet appel soit fait par un comité administratif et non par la nature. N'est-ce pas elle l'ultime juge de nos récoltes???

Vous me trouverez sans doute un peu dramatique (mais quiconque me connaît sait que, même lors de mes jours de congé, je peux compétitionner avec une tragédie grecque...). Pourtant j'aimerais rallonger la saison des récoltes non pas pour prolonger l'été et la chaleur, mais parce que les moments de calme, de recueillement et de pur bonheur que je ressens seule ou avec ma famille parmi les betteraves et les zucchini est sans équivalent.

Nous nous sommes donc pointés au potager aujourd'hui pour ramasser les dernières feuilles de kale, le romarin, la sauge et l'oseille et nous avons célébré ces dernières récoltes dans notre cuisine. Je me console en regardant notre garde-manger et notre congélateur remplis du fruit de notre travail et en me disant que, chaque fois que je ferai des pâtes avec notre pesto maison ou que j'ajouterai des poireaux ou des poivrons à mes mijotés, ceux-ci viendront de notre petit coin de paradis...

Snif!