lundi 3 décembre 2012

Crash

La leçon qui m'est enseignée par mes filles ces temps-ci (et que je ne semble pas comprendre), c'est que, dès que je me sens en contrôle de ma vie, dès que j'ai un semblant d'impression que les choses sont en ordre, dès que j'ose penser que je commence à reprendre le dessus de la situation... c'est que quelque chose de mauvais se présage. Plus souvent qu'autrement, un accident est en voie d'arriver, une crise de nerf arrive au détour ou un enfant (qui semblait en parfaite santé il y a une minute) tombe malade.

Depuis que notre plus jeune est née, notre première a décidé d'arrêter de dormir. C'est sa façon de se rebeller et de manifester sa jalousie. Elle n'est pas méchante ou mesquine avec sa nouvelle soeur: en fait, elle est particulièrement attentionnée. Elle n'a pas fait de régression, côté propreté. Au contraire, cela coïncide avec sa découverte de celle-ci. Elle fait peu de crises. Elle aime nous prêter main forte. Elle nous parle avec aise et continue de développer son langage sans problème. Non. C'est le sommeil qu'elle a décidé d'abandonner.

Je savais très bien que je serais fatiguée après la naissance de notre fille en septembre. Je me souviens des nuits blanches passées aux côtés de notre première et je m'étais préparée mentalement à ne plus dormir pour quelques mois. Ce que je n'avais pas prévu c'est que la cause de mes insomnies soit ma fille de 2 ans, plutôt que celle qui vient de voir le jour.

Vous penseriez que le plus gros problème dans tout cela est ma fatigue accumulée et vous vous tromperiez. Tous ceux qui ont des enfants et/ou qui en ont déjà gardé peuvent témoigner que le plus dur avec un enfant qui ne dort pas, c'est de gérer son énergie malsaine lorsqu'il est réveillé! Je ne sais pas si c'est la surconsommation de caféine qui me fait halluciner, mais j'ai la forte conviction que Lili-Rose est présente dans toutes les pièces de notre appartement simultanément. Elle fait du bureau avec son papa, tout en culbutant sur notre lit. Elle vide tous les tiroirs de sa chambre, tout en entreprenant de colorier dans la salle à manger et de construire un château dans le salon. Et ça, c'est quand on l'aide à canaliser son énergie! Les projets se délaissent aussitôt qu'ils sont entrepris.

Je me sens piégée quand, après avoir mis 15 minutes à tout installer pour faire de la peinture, elle veut plutôt aller lire dans sa chambre. Et que dire de l'appel de la télé? «On met un DVD!» est devenue son hymne préférée et l'entendre la répéter m'est tout aussi habituel que ses crises de larmes lorsque j'ose éteindre l'appareil. Et moi qui voulait l'en tenir éloignée le plus longtemps possible, je m'autocritique d'avoir jeté l'éponge et abandonné si tôt l'idée d'une vie sans télé «Mauvaise mère. Tu n'as pas principes.» me dis-je intérieurement, convaincue que c'est mieux ailleurs que chez nous.

Si mes filles s'acharnent à me répéter que je ne contrôle rien, je me console en me disant qu'il y a une chose, après tout, que je peux contrôler... et c'est mon regard sur tout cela. «Ce n'est que temporaire» est mon nouveau mantra.  Je sais très bien qu'un jour, c'est avec regret que je me remémorerai cette époque de la vie de mes filles. Je dois donc prendre le tout avec un brin d'humour pour l'instant.

P.S.: Pendant l'écriture de cet article, ma fille a mâchouillé son jeu de société, a pété une, non, deux crises de larme et mon ordinateur est victime d'un spyware qui m'empêche de lire la moitié de mon écran.... J'inspire... J'expire... Ce n'est que temporaire!

1 commentaire:

  1. Je compatis! C'est pareil chez nous, Justine dort une sieste de 30 à 45 minutes seulement par jour, les soirées sont longues!

    Veronique

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