samedi 9 juin 2012

Vous, avec votre sac recyclable et votre ampoule éco-énergétique... Êtes-vous environnementaliste?


Ces jours-ci, je suis plutôt morose face à la situation environnementale et à notre attitude vis-à-vis de celle-ci. On semble non seulement se déresponsabiliser de notre rôle face à l'environnement, mais aussi jouer dans le déni et faire comme si tout était o.k.. Mais tout ne l'est pas.

Je me souviens une scène dans un épisode de la série Mad Men où, une fois le pique-nique familial terminé, la mère de famille secoue la nappe en pleine nature laissant derrière elle emballages divers et déchets de nourriture variés... Je ne suis pas la seule à avoir eu une réaction physique à la vue de ce comportement.

C'était les années 60, me direz-vous. Pourtant, nombreux sont les gens à continuer à agir de la sorte. Pas juste des vieux. Pas juste des jeunes. Pas justes les pauvres. Pas juste les riches. Un peu partout, les gens jettent leur déchets PAR TERRE. Juste à écrire ces lignes, je suis complètement éberluée.

Voici ce que nous trouvons à côté des balançoires et des glissoires au parc de notre quartier.

Mais qui sont ces gens? Ceux qui jettent leurs détritus par terre? Comment peuvent-ils ne rien ressentir en agissant ainsi?

Quotidiennement, j'observe les gens poser des comportements qui ne font aucun sens, qui sont hautement individualistes et très nocifs pour notre environnement. Cela me rend le coeur gros. Avec ma grande trappe, cela me met aussi dans le trouble, car j'ai souvent de la difficulté à ne pas me mêler de la situation... j'apprends peu à peu à ne pas m'immiscer dans la vie des gens qui ne le demandent pas... Mais, ouf! Ce n'est pas facile!

Vous les avez vu les gens qui commettent les actes suivants?
  • Laisser tourner la voiture au ralenti, avec la clim' dans le tapis, tout en ayant la fenêtre ouverte.
  • Laisser beaucoup de nourriture dans son assiette au restaurant et en faire jeter le contenu. (Pourquoi ne pas partager son plat ou rapporter les restants chez soi pour un lunch ou pour le donner à quelqu'un qui a faim?).
  • Acheter un pain à l'épicerie et demander un sac pour le mettre dedans. (N'est-il pas déjà dans un sac?).
  • Utiliser la voiture pour se rendre à 20 minutes de chez soi pour aller jogger sur un tapis dans un gym.
  • Déblayer son entrée en l'arrosant avec l'eau du boyau.
  • Tasser les feuilles de son terrain avec un souffleur à feuilles. (Nettement plus bruyant et beaucoup moins efficace qu'un râteau...).
  • Utiliser des produits chimiques pour éloigner les insectes nuisibles de son jardin (plutôt que d'explorer les alternatives naturelles, tel que le compagnonnage).
  • Acheter des fraises de Californie, alors que celles du Québec sont en plein début de saison (que ne ferions-nous pas pour sauver un ou deux dollars?).
  • Et j'en passe.
On est encore loin des comportements écolos typiques dont on entend tant parler comme acheter un sac réutilisable ou changer une ampoule chez soi pour un modèle moins énergivore... Ces gestes sont importants et méritent d'être adoptés, mais ils ne sont pas des passe-droits pour agir sans réfléchir le reste du temps.

Ces gestes individualistes me rendent pessimiste quand à la situation environnementale, mais c'est aussi notre position sur le sujet en tant que société qui me déprime. Il est vrai que de nombreux groupes environnementaux travaillent fort, mais suis-je la seule à trouver qu'ils ne se font pas entendre très fort? Et que les dirigeants politiques travaillent à censurer ceux-ci par tous les moyens possibles?

J'ai voulu m'impliquer dans ma municipalité de Brossard. Après de nombreux courriels et appels auprès des personnes responsables, j'ai réussi à me tailler une place auprès du comité consultatif sur l'environnement. Comité consultatif? Ce n'est qu'une grande expression pour indiquer qu'il existe un comité environnemental à Brossard. Toutefois, celui-ci ne fait rien. Il ne prend aucune décision et, même s'il est techniquement en place pour offrir des suggestions et des solutions auprès du conseil municipal, les seuls réels facteurs décisifs restent le budget et, surtout, les apparences.

Et à Brossard, les apparences sont importantes. Être environnemental à Brossard c'est surtout planter des arbres et bâtir des pistes cyclables qui ne mènent nulle part. Il y a des kilomètres de pistes cyclables, vous diront-ils. Mais si vous chercher à vous rendre au magasin à vélo, vous pouvez être certains de ne croiser aucune voie cyclable. Ni même praticable pour les piétons.

Les apparences? Voilà plutôt ce que l'on croise sur notre chemin à vélo...
Lors de mon bref passage au comité consultatif environnemental, nous avons eu de longues discussions sur l'avenir du compostage dans notre ville. J'ai parlé de l'idée de rendre disponibles des subventions auprès des parents qui souhaitent utiliser des couches lavables pour leurs enfants (subventions qui existent déjà dans de nombreuses municipalités, telle que LaPrairie, car l'utilisation des couches lavables permettent à la ville de grandes économies côté collecte de déchets). J'ai aussi abordé le sujet de l'absence de recyclage chez une majorité des commerçants de la ville (tels que les magasins Tau et Avril - soit disant à vocation écologique - et les Bureau en Gros - qui utilisent plus de papiers qu'on ne peut l'imaginer). Je leur ai aussi parlé du manque de poubelles et de bacs de recyclages dans les lieux publics, comme les arrêt d'autobus, et de la conséquente présence de déchets un peu partout dans la ville. Sur ce dernier point, par contre, des actions ont été depuis prises et des bacs à déchets et à recyclage ont été installés un peu partout dans la ville. Ouf! Il  fallait un point positif pour sauver la face de Brossard!

Un Québécois moyen utilise trop de ressources et d'énergie pour que la planète n'en souffre pas. Même chez nous, avec notre 5 et demi (bientôt habité à 4), avec une seule voiture, notre bac à composte dans le garde-robe et un potager communautaire, nous avons calculé consommer deux fois trop pour ne pas affecter négativement notre environnement. Ça fait réfléchir. (Si vous n'avez pas calculé votre empreinte écologique, je vous invite à faire un bref test sur le web.).

Face à tous ces comportements nocifs, à l'absence de prise d'action de nos instances gouvernementales et parce qu'il fallait que j'insuffle un vent de positivisme dans ma vie, j'ai arrêté de broyer du noir et j'ai commencé à agir. Au cours des dernières années, nous avons apporté beaucoup de changements à nos vie pour avoir un impact moins négatif sur l'environnement. Certains changements sont restés - éliminer des produits toxiques et choisir d'acheter usagé lorsque possible. Nous avons révisé notre approche pour d'autres habitudes - nous avons été végétariens pendant deux ans, mais il nous arrive maintenant de consommer de la viande à l'occasion. Ce n'est pas une simple recette de déculpabilisation, mais chaque geste, même le plus petit, compte. Nous continuons donc à réfléchir aux conséquences de nos gestes.

Réfléchir pour se sortir du pessimisme.
Réfléchir au fait que ceux qui causent du mal à notre planète le font rarement par méchanceté, plus souvent par ignorance.
Réfléchir à nos habitudes de consommation.
Réfléchir aux gestes que nous pouvons poser et aux façons dont nous pouvons nous engager.
Réfléchir à la façon dont nous pouvons transmettre ces valeurs à nos filles.

Pour nous aider dans notre réflexion familiale, quatre lectures nous ont beaucoup inspiré:

Ecoholic, Adria Vasil
Green Guide, David Suzuki
What to Eat, Marion Nestle
Organic Home, Rosamond Richardson

Je sais, je sais, les titres sont en anglais, mais ce sont de réelles bibles dans leurs domaines respectifs et ils nous ont beaucoup guidé dans nos choix jusqu'à maintenant.

Et vous, vous avez des sources d'inspiration environnementale? Vous avez été témoins de gestes positifs? Vous avez apporté des changements à vos habitudes pour être plus en accord avec vos valeurs? Partagez tout cela avec moi!

P.S.: Pour vous quitter sur une note positive, j'aimerais partager avec vous la bonne nouvelle suivante. À la fin mai, Los Angeles est devenu la plus grande ville à bannir les sacs de plastiques de ses commerces. Criez avec moi: Youppi! Serons-nous les prochains à faire preuve d'innovation? Je l'espère!

3 commentaires:

  1. Pour ma part, je crois que l'on vit dans une société qui mise beaucoup sur les profits, où la surconsommation est très présente et dans laquelle le «je m'en foutisme» a déjà prit une énorme place. Combien de fois ai-je entendu quelqu'un dire «pourquoi, je le ferais, une personne de plus ou de moins ne changera rien». Et ils ont raison! Si tout le monde pense ainsi, rien ne changera.

    Nombre de restaurants et d'épiceries utilisent le polystyrène pour l'emballage car il coûte moins cher. L'envers de la médaille: on ne le recycle pas car les procédés nécessaires pour y arriver requièrent des installations particulières qui elles, seraient trop coûteuses. Alors, afin de diminuer la quantité de styromousse qui entre chez nous, emmener ses plats réutilisables chez le boucher pour y faire emballer sa viande est une option. Cela suscitera tout un éventail de réactions, mais c'est à force de voir d'autres personnes poser des gestes écologiques que les gens prendront conscience de l'importance de faire attention à l'environnement.

    Quant à la surconsommation,bien peu s'arrête à penser à ce qu'elle entraîne; la production de masse et tout ce qui en découle (la pollution causée par la transformation des matériaux et le transport, les conditions dans lesquelles sont élever les animaux destinés à l'alimentation etc...). Posséder plusieurs voitures, changer de meubles alors qu'ils sont toujours bons pour avoir une déco tendance, changer de garde-robe pour être à la mode sont des habitudes que l'on peut éviter si l'on porte moins d'importance à l'apparence.

    Mais ce n'est pas toujours facile de changer ses habitudes en famille; pour moi, manger de la viandes 3 à 4 fois/semaine est suffisant, mais pour mon copain (et il n'est pas le seul), un repas sans viande est incomplet. Petite friction ici... Autre problème que j'ai rencontré: je vis dans un quadruplex et j'ai voulu utiliser une portion de la cour arrière pour y installer un petit jardin et un bac de compostage mais la voisine du bas s'y est opposé. Pourquoi? Je n'en ai aucune idée. Résultat: le propriétaire me l'a interdit afin d'éviter des frictions entre locataires.

    Donc l'important, c'est de faire ce que l'on peut et y mettre un peu d'effort. Quelque fois, il est plus aisé ou plus rapide de rester ancré dans nos vielles habitudes, mais il faut se rappeler que chaque geste vert posé est un petit bout de chemin gagné!

    Sur ce, un gros merci pour avoir partagé tes opinions et espérons qu'elles feront réagir.

    Igie

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    Réponses
    1. Chère Igie,

      Merci pour ton message. C'est une excellente d'idée que d'apporter ses plats chez le boucher. Je vais définitivement le faire à l'avenir... et j'essaierai la même chose chez le poissonnier et le fromager, avec succès je l'espère.

      Tous les magasins d'aliments naturels présents dans mon coin n'acceptent pas que j'apporte mes contenants pour les produits en vrac. Semble-t-il que leur système informatique ne leur permet pas de soustraire le poids du contenant à la caisse. Curieux. Si jamais vous connaissez un endroit qui accepte de procéder de la sorte, faites-le moi savoir!!!

      Heureusement, pour les produits de nettoyage écologiques, j'apporte mes contenants pour les faire remplir chez Lemieux. Génial! Ils acceptent même de mettre le shampoing et le savon dans des pots Mason pour que je les transfère dans mes distributeurs à la maison. Avec tellement de commerces qui tardent à faire leur part, je trouve important de souligner le rôle que certains jouent déjà!

      Pour ce qui est du bac à composte et du jardin dans la cour de ton bloc, je t'encourage à ne pas abandonner l'idée. Peut-être que le «timing» est «off» avec ta voisine, mais nous avons fait face au même type de problème chez nous. À notre arrivée dans notre bloc à 16 logements, le recyclage n'était pas disponible. Nous avons dû l'amener chez mes parents pendant presque un an, tellement le propriétaire ne voulait rien savoir. Mais nous avons tenu bon et, après la troisième requête écrite et de nombreux appels à la ville pour connaître nos recours, nous avons finalement obtenu le service chez nous... et maintenant, tout le monde recycle ici! J'espère que ta voisine saura comprendre le bien dans ton projet et que vous pourrez tenter l'expérience bientôt. Bon courage!

      Et merci Igie pour ton commentaire!

      Mademoiselle Éparpillée

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  2. Juste un petit commentaire, l'autre jour, ma femme et moi étions chez Première Moisson au Dix30 pour l'heure du lunch comme nous le faisons une ou deux fois par semaine. Nous jasons à l'occasion avec la personne qui nettoie les tables et cabarets (on doit dire "plateau" semble-t-il)! Et, nous faisions une remarque au sujet du "trou" à recyclage sur la table de nettoyage. La personne nous indiqua que le mot, et le trou, n'étaient là que par parure puisque finalement, tout allait aux vidanges. Bon appétit!

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