mardi 27 mars 2012

La nature est dans la ville

La semaine dernière, ma fille et moi sommes allées prendre une marche dans notre quartier. Elle refusait catégoriquement la poussette, alors je l'ai laissé trottiner comme bon lui semble sur la piste cyclable (pas encore pleine de cyclistes) et, surtout, dans les larges bandes de terre et de boue qui la bordent de part et d'autre. J'étais si heureuse de voir ma cocotte se délecter de son expérience: se pencher pour regarder l'eau ruisseler et pour ramasser des cailloux; se lever et pointer le ciel au moindre passage d'un oiseau gazouillant ou d'un avion laissant un sillon de fumée. Elle vivait profondément le moment et en appréciait chaque petit détail. Quel joie pour une mère!

Puis, l'inévitable arriva. Elle tomba les deux fesses dans la boue, détrempant son pantalon, ses bottes et ses mains.

Pour être franche, je voyais ce moment arriver depuis plusieurs minutes déjà et donc l'évènement ne m'alarma pas du tout.

C'est quand j'ai raconté l'histoire à d'autres que tout sembla devenir dramatique... je ne comprenais pas la réactions des gens qui me disait que ça n'avait pas de bon sens. N'avaient-ils pas compris que j'avais ADORÉ vivre cela avec ma fille.

Selon moi, ma fille doit se salir dans la boue en découvrant les joies du printemps.
Elle doit manger de la terre à un moment ou un autre.
Elle doit jouer avec des vers de terre.
Elle doit sauter dans les feuilles à l'automne.
Elle doit faire des batailles de neige.
Elle doit user les genoux de ses pantalons à force de se promener à quatre pattes dehors.

Ce n'est pas cela vivre? Découvrir la vie avec son enfant?

J'aimerais parfois vivre à la campagne pour offrir davantage d'espace extérieur à ma fille pour jouer, mais je réalise aussitôt qu'habiter en appartement en ville (ou en banlieue dans mon cas!) ne doit pas empêcher ces expériences. Je sors ma fille dans la cour commune du bloc appartement où elle joue avec les autres enfants, mon mari et moi l'amenons au parc, en randonnées en bicyclette pour les allers-retours de la garderie, à la montagne pour un peu de trekking en sac-à-dos et, lorsque le besoin se fait réellement sentir, nous allons aussi à la campagne chez mon frère et sa blonde.

Mais la plupart du temps, découvrir la nature à la ville, c'est possible!


Je traversais le Pont Jacques-Cartier pour me rendre à Montréal ce matin quand j'ai été frappé par un panneau publicitaire montrant une jolie mariée sur le bord de la mer dans le Sud. Elle humait le doux parfum du bouquet de lys qu'elle tenait dans ses mains... Vous avez déjà senti des lys? C'est assurément une des fleurs dont l'odeur est la moins alléchante. Franchement, c'est magnifique, mais ça pue!

Je me suis mise à rire en voyant la publicité. Je me suis aussi demandé combien de gens ont ri en la voyant... et si, dans quelques années, ma fille comprendrait pourquoi j'ai ri à cet instant. Puis, je me suis rappelé son regard émerveillé chaque fois qu'elle aperçoit un oiseau, une fleur ou un écureuil. Je me suis aussitôt sentie rassurée. Je ne sais pas si je peux mesurer ses connaissances sur la nature en paires de foufounes détrempées mais, une chose est sûre, on est sur la bonne voie!

5 commentaires:

  1. Tu es la bienvenue quand tu veux pour utiliser la cour si tu veux profiter de la campagne :-)

    Mon père est habituellement présent et on a de la boue et de la verdure en masse ;)

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  2. Notre grand a découvert que les tulipes se pointaient le bout du nez la semaine dernière. Il en était très heureux car c'est lui qui les avait plantées à l'automne. Cette découverte à été faite bien assis dans le gazon détrempé pendant que nous écoutions les outardes. Tout ce dont il se souvient c'est de ses tulipes. Comme quoi ça ne doit pas être si terrible pour le développement d'un enfant que d'avoir le popotin humide de temps à autre :)

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  3. Moi je te comprends merveilleusement bien! Un enfant doit faire ses expériences et s'ils ne se tachent jamais, ils n'apprendront pas ce qui est agréable et désagréable. Une laveuse existe, on l'utilise c'est tout!!!
    Véronique

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  4. Ah.......le plaisir de se salir! J'adorais pouvoir me salir quand j'étais petite et encore aujourd'hui, l'idée d'une bataille dans la bouette ou dans le jello....

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